Création d'une pépinière

Avocatier

1-PRESENTATION BOTANIQUE DE LA PLANT D'AVOCATIER

 1-1 Généralité sur l'avocatier

L’avocatier: Persea americana Miller, appartient à la famille des lauracées est originaire de l’Amérique centrale. On reconnaît trois races botaniques: la race mexicaine, la race guatémaltèque et la race antillaise dont les principales caractéristiques ont été identifiées par BERGH en 1975 ( Gaillard, 1987).

Avocatier

1-2 Morphologie d'avocatier :

L’arbre peut atteindre 10 à 15 mètres de hauteur. Le port très variable; étalé, érigé ou même en boule avec des ramifications nombreuses dès la base du tronc.

L’écorce est lisse, cendre et le bois jeune est de couleur verte.

1-3 Les racines d'avocatier :

Les racines de l’avocat sont superficielles constituant un chevelu racinaire localisé dans les premiers décimètres de la zone supérieure du sol.

1-4 Les feuilles d'avocatier :

Le feuillage est persistant et très ornemental, les feuilles sont entières, coriaces, en général acuminées de 10 à 20 cm de longueur et de5 à 8 cm de large d’une couleur vert foncé-brillant, elle renferme une substance appelée Abacatine qui a des propriétés diurétiques, certaines dégagent une odeur d’anis quand on les froisse.

1-5 Les fleurs d'avocatier :

Elles sont petites, toujours très abondantes sur un arbre en production. Elles sont groupées en panicule sur la partie terminale de plusieurs branches.

La fleur  de l’avocatier est de type 3, le périgone  est composé de six sépales en deux verticilles. Les 12 étamines sont disposés en quatre verticilles dont trois extérieurs fertiles, et l’intérieur stérile. Les anthères ont quatre loges superposées deux à deux s’ouvrant par des valves. L’ovaire est sessile, surmontée d’un style grêle à stigmate simple.

Le verticille central des étamines est réduit à l’état  de staminode qui avec  les deux rangées de glandes secrètent un abondant nectar au moment de l’ouverture de la fleur.

 1-6 Biologie florale d'avocatier :

La fleur d’avocatier est protogyne à dichogamie synchronisée journellement; La dichogamie se caractérise par un asynchronisme des états de maturité des étamines  et du pistil. Cette conduite est similaire pour toutes les fleurs ouvertes sur un arbre et pour chaque fleur c’est le pistil qui est mûr  avant les étamines. Ainsi la fleur de l’avocatier étant structurellement bisexuelle (hermaphrodite), elle est fonctionnellement unisexuelle puisque la fleur passe par deux situations qui se répètent dans le temps. Cela s’explique comme suite :

- Fleur femelle:  

Dans un premier temps, la fleur est ouverte, avec le pistil seul au centre ; les étamines sont éloignées au mois de 45°; le stigmate est alors réceptif et l’œuf peut être fécond. Cette ouverture dure pendant deux heures, puis la fleur se ferme pour le reste de la journée et la nuit.

- Fleur mâle: 

Dans une seconde étape; Le jour suivant, la fleur s’ouvre de nouveau, mais alors elle est fonctionnellement male, les valves des étamines s’ouvrent et libèrent le pollen.

Le pistil est décolore flétri et il n’est plus réceptif. La fleur demeure ouverte à l’état male durant plusieurs heures.

Cette évolution différentielle  des éléments reproducteurs a conduit à la classification des variétés et des semis en deux groupes ou types ayant chacun une biologie florale particulière.

-Groupe A : La fleur s’ouvre en phase femelle le matin, puis se referme à midi. Le lendemain, elle s’ouvre en phase mâle à midi, puis se referme définitivement vers 18h. La durée totale du cycle est de 34 à 36 heures.

-Groupe   B : La première ouverture a lieu l’après midi, peut être à 13 ou 16h, la seconde ouverture a lieu l’après midi, peut être de 8h à 13h. La durée totale du cycle est de 24 heures. Mais le climat peut entraîner des perturbations importantes sur le déroulement du cycle floral.

Donc les définitions conventionnelles des variétés  du type A   et B  ne sont valables qu’à certaines températures ; tandis que dans certaines localités, elle devient une exception plutôt qu’une règle. Le cycle floral ne se déroule normalement que sous des conditions de températures bien définies.

1-7 la parthenocarpie

Normalement la croissance du fruit est sous la dépendance des facteurs hormonaux produits par la graine mais le degré de dépendance varie selon les fruits.

Les fruits sont caractérisés par un taux anormalement élevé d’auxine dans leur ovaire. Certains fruits peuvent se développer sans que soit nécessaire la fécondation et le développement de la graine, on a alors affaire à la parthénocarpie. Dans notre exploitation ce phénomène est constaté surtout chez la variété Fuerte chez la quelle on a trouvé des taux de  parthénocarpie arrivant jusqu’à70%(voir annexe H1).

1-8 Le fruit d'avocatier :

C’est une grosse drupe de forme et de grosseur variable, sphérique, piriforme, ovale ou allongé aplatie aux deux pôles à épiderme de couleur verte rougeâtre parfois violette ou noir , son poids varie de 50 à 100 grammes. La pulpe qui constitue la partie comestible du fruit est de consistance crémeuse de saveur agréable avec parfois un léger goût de noisette sa couleur est jaunâtre ou vert jaunâtre. A l’intérieur du fruit il y a une graine ou noyau occupant 8 à 30% du volume total aplatie à la base plus ou moins sphérique ou conique.

1-9 Races et hybrides d'avocatier :

 Percea Americana est pratiquement subdivisé en trois races botaniques connues respectivement Selon leur centre d’origine : mexicain, Guatémaltèque et Antillaise.

- Race mexicaine : 

Le feuillage dégage une   odeur d’anis. Les fleurs sont généralement plus pubescentes avec une floraison la plus précoce dans la saison. Le fruit est petit à épiderme  mince à membraneux. La graine est relativement volumineuse et souvent détachées. La  pulpe est souvent  fibreuse, de saveur riche et forte, parfois avec un arôme d’anis. En général le délai entre la floraison et la maturité du fruit est de six mois.

C’est la race la plus résistante au froid, elle est aussi plus résistante a la chaleur et aux faibles humidités, avec une moindre résistance à la salinité du sol.

 - Race antillaise : 

Les feuilles ne dégagent pas d’odeur d’anis, le fruit est petit à large avec un épiderme qui dépasse rarement 1.5mm d’épaisseur. La graine est relativement volumineuse, quelques fois  libre dans sa cavité, la pulpe est moins riche en huile que les deux autres races. En général la période : Floraison –maturité du fruit est de six mois. C’est la race la moins résistante au froid et aux faibles humidités et la plus tolérante a la salinité du sol aussi bien comme porte greffe que comme greffon.  

- Race guatémaltèque : Les feuilles ne dégagent pas d’odeur d’anis, le jeune feuillage est cuminement rougeâtre. Le fruit est petit à volumineux et sa peau est épaisse faisant parfois plus de 6mm. Les graines sont relativement petites et presque jamais libre dans leurs cavités. En ce qui concerne l’adaptation et la tolérance au climat et au sol, elle peut être intermédiaire entre les deux races précédentes.

1-10 Les variétés d’avocatier

 On connaît  plus de 220 variétés d’avocatier dont le quart sont des hybrides des différentes races.

-  Variétés de race mexicaine : 20% des variétés appartiennent à la race mexicaine, parmi une quarantaine connu on cite : Duke, Gotteried, Mexicola, TopaTopa et Zutano.

- Variétés de race guatémaltèque : Cette race comporte le plus grand nombre de variétés (39% avec plus de 80 variétés connues).

Examples: Anaheim, Corona, Edranol, Gwen, Hass, Linda, Nabal, Reed, Shrwill, Taylor, Tonnage.

- Variétés de race antillaise : 15% des variétés connus appartient à cette race. Parmi la trentaine de variétés décrite citons :Peterson, Polloc etWaldin.

-Hybrides guatémaltèques x antillaise :  

Parmi la trentaine de ces hybrides on cite :Booth7, Booth8, Choquette, Hall, Hickson.

-Hybrides guatémaltèques x mexicaine:

Sur la vingtaine d’hybrides cultives mentionnons : Bacon, Ettingor, Fuerte , Lula, Nowels, Regina, Rincon, Ryan et Whitsell.

-Hybrides mexicains x antillaise : 

Ces hybrides sont très rares chez les variétés cultivées et aucun ne présentent un intérêt majeur.

2- EXIGENCES CLIMATIQUES D'AVOCATIER :

2-1 Température :

Puisque l’avocat est de la zone tropical.

Dune manière générale, les races mexicaines sont moins sensibles au froid que les races guatémaltèques, celles ci l’étant à leur tour moins que les races antillaises.

D’après certains américains les dégâts ne peuvent être enregistrés qu’à des seuils suivant :

-T<7 °C pour les races mexicaines

- T<4 à –5  °C pour les races guatémaltèques

-T<3 à –4 °C pour les races antillaises

Il reste de noter que les jeunes arbres souffrent beaucoup plus du froid que des vergers adultes.

2-2 Le vent :

Le bois de l’avocatier est cassant, les vents sont très dangereux; Il speuvent causer des dégâts; Cassure du bois, chute des fleurs et des fruits ou aussi  frottement des fruits.

Ils peuvent y également avoir une action sur l’évapotranspiration des sols marins dans les vergers situés en zones littorales. D’où l’obligation de protéger les arbres par des brise-vents.

2-3  Les brise-vent :

Dans notre exploitation, nous  trouvons  comme brise-vent des roseaux secs de Mimosa et aussi on a planté les arbres de variété  Zutano de façon qu’elles jouent le rôle de brise-vent des autres variétés par son port  érigé, par contre on a limite la frondaison des autres variétés en longueur par des tailles de formation dès leurs jeunes ages pour qu’elles ne soient pas très sensibles aux vents.

2-4 La pluviométrie :

L’avocatier a besoin d’eau durant tout  son cycle dans certaines zones tropicales où  la pluviométrie peut s’élever à plus de 1400 mm et qu’elle est bien repartie dans le temps, on peut se permettre de cultiver l’avocatier sans apport d’eau. 

Par contre dans les zones où la pluviométrie annuelle se situe entre 500 mm et 800 mm /an, il est nécessaire de combler le déficit en ayant recours à l’irrigation et c’est le cas pour notre exploitation où les précipitations annuelles dépassent rarement les 500 mm.

Généralement, les besoins  en eau de l’avocat se situent entre 10000 à 12000 m³ /ha /an.

2-5 Altitude et latitude :

Les zones climatiques de culture de l’avocatier sont similaire à celles où se développent  les agrumes ; Dans des climats tropicaux , généralement à 40 ° de latitude sud et 40° de latitude Nord .

POPENOE (1919) estimait que la maturité du fruit peut être retardée d’un mois pour chaque 300m d’élévation.                

2-6 conditions édaphiques :

L’avocatier est peu exigeant quant à la nature du sol, il se développe sur différents types de sol. 

Au Maroc, l’avocatier s’adapte sur des sols divers : Sur des  sable noir dans le Gharb, sur terre lourde à Skhirat, sur des terres argileuses peu profondes (30 à 40cm), sur sable fin calcaire à Ain Taoujdate  et sur sol silicio-argileux à Marrakech. 

Cependant, un bon développement des racines et de l’arbre, et une meilleure production des fruits exigent un sol bien drainé, d’une profondeur de 1 à 2m. 

L’avocatier peut se développer sur des sols de fertilité moyenne mais qui doivent avant tout être perméable et jamais sujet à des stagnations d’eau ou remontée de nappe même temporaires .

2-7 Humidité :

L’excès d’humidité  au contact direct des racines qui peut provoquer l’asphyxie de celles-ci et créer un milieu favorable au développement des champignons pathogènes notamment Phytophtora cinnamomi.

2-8 La salinité :

L’avocatier résiste mal aux chlorures particulièrement celles du chlorure de sodium et celui de magnésium, cette sensibilité à la salinité est variable suivant les variétés, généralement, les variétés mexicaines sont les plus sensibles et les Antillaises sont les plus tolérantes.

Un excès de salinité peu provoquer des dégâts aux avocatiers, ces dégâts se présentent sous forme de brûlures foliaires qui peuvent être apicales lorsqu’ils sont provoqués par un excès de  chlorures et marginales dans le cas d’excès de sodium.

Dans notre exploitation les brûlures apicales sont très fréquentes sur les feuilles ce qui peut être du a un excès très probable de chlorures.

2-9 Le pH d'avocatier:

Le pH des sols d’avocatier peut varier entre 5.5 à 8.5.

C’est vrai que le pH conditionne la végétation de la plante d'avocatier  mai il reste moins important que l’humidité et la salinité.

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